La relation thérapeutique

Lors d’une séance, il y a le thérapeute et le patient. Mais s’invite également un troisième acteur qui va permettre le bon fonctionnement de cette rencontre : la relation thérapeutique.

Entre distance et proximité, mon cœur balance

Nous avons tous l’image cliché du psychanalyste qui écoute son patient assis sur un canapé. Il est souvent derrière lui et ne dit pas grand chose. Cette distance thérapeutique a une raison d’être et ne doit pas, sauf exception, être ressentie comme une volonté du thérapeute d’ignorer la personne.

En effet, il se joue en séance différents mécanismes psychiques entre le thérapeute et son patient. Le plus connu est le transfert avec l’exemple du patient qui tombe amoureux son psy. Moins vulgarisé, le mécanisme du contre-transfert est tout aussi important. C’est la réponse du thérapeute au transfert de son patient. Dans l’exemple ci-dessus, ce sera la réponse émotionnelle du thérapeute quand son patient lui fait part de ses sentiments amoureux.

Ce type de mécanismes permet de comprendre qu’il peut se mettre en place des jeux psychologiques entre les deux acteurs et que le thérapeute doit en avoir conscience et parfois adopter une posture de distance pour ne pas entrer dans un jeu qu’il aurait du mal à quitter. Raison pour laquelle, le thérapeute doit lui-même avoir entrepris une analyse afin d’être conscient de ses propres réponses et ainsi les adapter à la situation.

Cette adaptation résulte d’ailleurs de la propre histoire du praticien mais aussi de la structure psychique de son patient. Le thérapeute ne réagira pas de la même façon face une personnalité névrotique ou états-limite. Son objectif sera de caler sa posture pour que son contre transfert soit bénéfique au patient et que ce dernier prenne conscience du mécanisme psychique à l’œuvre.

Pour autant, le thérapeute doit créer un lien suffisamment sécurisant pour amener son patient à se livrer et à faire tomber les mécanismes de défense qui lui nuise. Or, une trop grande distance, surtout pour certaines structures psychiques, ne permet pas la création et le maintien de ce lien.

Une certaine proximité est donc nécessaire voire indispensable dans le travail thérapeutique. La psychologie humaniste, dont la Sophro-Analyse Intégrative a repris certains fondements théoriques, a changé les anciennes approches en prenant en compte les caractéristiques intrinsèques de l’être humain.

Ainsi, c’est au thérapeute d’ajuster au mieux sa posture afin de garder un juste milieu. Il reste un être humain sensible et empathique. Face à une histoire douloureuse, il peut montrer sa compassion et montrer qu’il est touché par ce qui arrive au patient.

La trop grande proximité ou le syndrome du sauveur

Un thérapeute n’est pas un coach. Il n’est pas là pour conseiller le patient sur les attitudes à adopter dans sa vie. Il n’est pas non plus un ami qui va lui proposer de sortir pour se changer les idées.

La proximité dont nous avons parlée peut donc parfois être mal communiquée et mal perçue par le patient.

La question sous-jacente est le pourquoi de cette proximité trop importante. Est-elle établie pour les besoins du besoin du patient ou bien relève t-elle d’un autre mécanisme propre au thérapeute ?

Parfois, une trop grande proximité peut refléter le syndrome du sauveur du thérapeute. Consciemment, son objectif est de « soigner » son patient. Il pourra ainsi induire des comportements chez lui pour la guérison arrive plus vite, il s’impatientera quand le patient ne va pas assez vite ou ne comprends pas de lui-même les ressorts psychologiques qui le bloquent. Il sera très sensible aux compliments mais supportera mal les reproches.

Inconsciemment, c’est son désir inconscient de réparation qui est à la manœuvre. Charge donc au thérapeute d’effectuer un travail sur soi pour déceler la motivation de sa posture afin de ne pas fausser la relation thérapeutique.

De l’importance du cadre thérapeutique

On le voit, les relations entre individus sont complexes et se jouent à plusieurs niveau, encore plus lorsqu’il s’agit d’une relation thérapeute/patient.

Le thérapeute doit donc savoir adopter sa posture thérapeutique entre proximité, distance et neutralité.

Un des moyens pour clarifier les choses dès le départ et la mise en place d’un cadre thérapeutique clair et précis dès le début de l’accompagnement. Ce cadre doit être le fil rouge tout au long du processus et bien communiqué au patient.

Le cadre contient notamment les principes de confidentialité, les modalités concernant le paiement des séances, la position de non induction, etc….

Libre à chaque thérapeute d’élargir ces champs pour en rajouter d’autres qui lui sont propres. Ce cadre peut d’ailleurs évolué avec le temps, le principal étant de le communiquer au patient pour qu’il connaisse les règles du « jeu » et que les deux acteurs s’y tiennent.

C’est en étant clair dès le départ que le lien de sécurité peut s’installer permettant ainsi à la relation thérapeutique d’évoluer dans le bon sens, d’un côté comme de l’autre.

 

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