Parmi les causes de souffrances chez les personnes, nous retrouvons souvent le fait d’être submergé par des émotions « négatives » (colère, tristesse, peur, pour les plus impactantes).
A leur sujet, j’ai parfois lu qu’il fallait les écarter, soit en les apaisant par la méditation ou la relaxation, soit en favorisant les émotions positives pour éviter que les « négatives » prennent le dessus.
Et si ces émotions n’étaient pas négatives ? Nous avons décidé de ce terme car elles nous mettent dans une situation d’inconfort tant corporel qu’émotionnel. Ne faudrait-il pas voir les émotions comme un symptôme, un signe que nous envoie notre corps.
Faire taire l’émotion nous permettra de nous sentir mieux, certes, mais de manière temporaire car la cause de l’émotion sera toujours là et les symptômes reviendront. Cela ne signifie cependant pas que l’on doive rester dans la souffrance non plus. Il ne faut clairement pas, surtout lorsque l’on n’est pas accompagné laisser une émotion nous submergé au risque parfois de décompensation sérieuse. Il est d’ailleurs nécessaire, parfois, d’atténuer les conséquences d’émotions négatives pour y voir plus clair et permettre à la personne d’entamer une autre approche. L’allopathie est parfois la seule solution dans certains cas extrêmes pour apaiser le symptôme. Je pense notamment aux personnes âgées qui, dans des cas de dépressions aiguës, n’ont pas la capacité adaptative de sortir de leur réalité négative et sont moins bien réceptives aux outils psychologiques classiques.
De même, être constamment à la recherche d’émotions positives peut se transformer en une addiction aux hormones du bonheur (endorphines, sérotonine, ocytocine, etc.). C’est le cas pour les sportifs compulsifs ou pour les personnes qui cumulent à l’excès toute sorte de thérapies, de coaching ou de conférences sur le développement personnel. On masque le fond du problème en en créant un autre. Ce n’est pas la pratique de la méditation, du sport ou des massages qui est problématique mais plutôt son excès qui peut être un révélateur d’addiction.
Une fois cela posé, et si nous acceptons d’accueillir nos émotions, que faisons-nous ?
Rester dans la bienveillance
Nous avons un biais fréquent, celui de rajouter de la culpabilité et du dénigrement de soi à l’émotion ressentie ! « Je m’en veux d’être en colère, je ne me supporte plus ! » « Je suis trop nul (lle), je n’arrive même pas à gérer mes émotions ! ».
Or, c’est en cultivant la bienveillance que nous atteignons la sérénité. Et la bienveillance envers nous est la première étape de ce long chemin. Dès que votre mental commence à vous envoyer des idées culpabilisante, prenez de grandes inspirations afin de quitter la boucle réactive dans laquelle vous vous trouvez. Ce qui vous arrive est juste pour vous à cet instant. Voyez cela comme un message et non un défaut de votre être.
Analyser les émotions
Vos émotions dépendent de votre cerveau limbique certes mais il vous reste votre néocortex pour apporter de la réflexion et de l’analyse à votre situation !
Posez-vous les bonnes questions. Pourquoi ai-je ressenti cette émotion ? Quel a été le facteur déclenchant ? Est-ce que cela s’est déjà produit ? Si oui, dans quelles circonstances ? Ai-je agit plutôt avec ma personnalité d’enfant ?
L’objectif ici n’est pas de ressasser pendant des heures le pourquoi de telles émotions mais simplement de faire des liens afin d’atteindre une certaine conscientisation de ce qu’il s’est passé.
Ce sont ces liens qui permettent par la suite de comprendre les mécanismes psychiques à l’œuvre dans nos comportements.
Écoutez votre corps
Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime ! La société occidentale a oublié le rôle majeur du corps et nous avons perdu l’habitude de l’écouter.
Prenez donc le temps d’écouter vos sensations corporelles durant ces moments de fortes émotions. Faites un scan de votre corps. Avez-vous une sensation de blocage au niveau du thorax ? Peut-être est-ce une boule à l’estomac ? Ou bien des tremblements dans les membres ? La sensation est-elle sourde, continue ou vous élance de manière vive ? Comment vous la représentez-vous ? Y a t-il des images ou des sons qui vous viennent à l’esprit pendant cette intériorisation ?
Examinez également votre respiration. La bloquez vous ? Si oui, focalisez vous sur celle ci pour reprendre une respiration calme et profonde.
Gardez cette expérience en mémoire. Des prises de conscience pourraient se faire immédiatement ou dans les jours qui suivent. Cela vous permettra de mettre des mots sur vos maux.
Les outils à disposition
Il existe différentes méthodes permettant d’accueillir ces émotions « négatives ». La méthode TIPI par exemple, préconise d’être à l’écoute des sensations corporelles afin de réguler les émotions dérangeantes.
La Sophro-Analyse Intégrative met fortement en avant le corps et le ressenti dans le processus thérapeutique. Par divers outils, le praticien va guider la personne dans l’examen de ses sensations corporelles et émotionnelles afin d’en comprendre la cause profonde et permettre une réinformation.
La Réflexologie plantaire en énergétique chinoise peut-être un outil tout aussi intéressant dans le sens où le dysfonctionnent de certains organes peut avoir une origine émotionnelle. Par exemple, si le praticien sent une fragilité au niveau du foie, cela peut avoir un rapport avec la colère. La peur est plus liée aux reins.
Ainsi, lors d’une séance, la manipulation et le rééquilibrage d’un système ou d’un organe pourra favoriser l’émergence de certaines émotions anciennes (le corps a bel et bien une mémoire) et apporter une libération émotionnelle par la suite.
En changeant d’angle de vue, vous ne verrez plus les émotions de la même manière. La pratique et la modification de vos habitudes vous permettront de les accueillir plus sereinement et de comprendre plus facilement leur message.