[Lecture] Les parasites énergétiques (Benoit Cholet)

Le chamanisme a souvent été analysé d’un point de vue anthropologique comme l’on fait, entre autres, Michael Harner ou Mircea Eliade. Benoit Cholet, quant à lui, a choisi d’aborder le chamanisme via sa dimension thérapeutique dans son ouvrage « Les parasites énergétiques » (1er tome du cycle « De la médecine chamanique à la libération spirituelle »).

La difficulté, lorsqu’on parle de soins chamaniques, est que leur domaine d’intervention est en premier lieu énergétique. De manière schématique, le chaman va utiliser deux principales techniques sur le corps énergétique d’une personne : L’extraction et le recouvrement d’âme.

En l’état actuel de la science moderne, phagocytée par la philosophie matérialiste, le corps énergétique est presque totalement nié, à revers de l’expérimentation humaine depuis la nuit des temps.

Benoit Cholet réussit pourtant, dans un livre limpide et pédagogique, à nous éclairer sur cette dimension énergétique du corps humain et sur le travail que fait le chaman sur celui-ci. L’auteur a en quelque sorte brillamment rationalisé l’invisible.

Dans ce premier tome, il aborde ainsi la question de l’extraction chamanique des parasites énergétiques.

Les parasites énergétiques ?

 

« D’un point de vue chamanique, mais avec un vocabulaire occidental, un parasite est une entité énergétique vivante, capable de s’accrocher sur le corps énergétique d’une personne afin de se nourrir d’un certain type d’énergie émanant de cette personne lorsqu’elle se trouve dans un état particulier ».

Ces parasites se nourrissent de l’énergie de leur hôte, ses douleurs et ses émotions « négatives ». L’auteur explique aussi comment ces parasites vont nous faire générer, par différents moyens, cette énergie dont ils se nourrissent. Cela expliquerait notamment les phénomènes des pensées obsédantes, les addictions, les scénarios négatifs qui se répètent ou les changements d’humeur.

Le parasitage énergétique est donc d’un point de vue chamanique une des causes principales de nos symptômes de mal-être. Le chaman, notamment par sa capacité d’entrer en état de conscience modifiée, peut localiser ces parasites dans le corps énergétique et procéder à leur extraction. Le chant, le tambour, les plantes médecine sont autant de media lui permettant d’arriver à ses fins.

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Par ses techniques, le chaman peut ouvrir des portes énergétiques qui sont loin d’être comprises si l’on sait garder un peu d’humilité. Un chaman peut même sans le vouloir laisser entrer des entités ou des encodages qui ne sont pas forcément bons pour la personne. Il convient donc d’inviter à la prudence toute personne souhaitant pratiquer un soin chamanique. Comme le rappelle Benoit Cholet, il y a des bons et des mauvais chamans, il y a des homme-médecines et des charlatans. On ne va pas solliciter le service d’un chaman pour vivre une expérience qui vient nourrir notre égo spirituel ni pour s’extraire de notre réalité matérielle.

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Je laisse les lecteurs approfondir ce bref résumé qui ne reflète pas la diversité des techniques utilisées par les chamans et la multitude des parasites existants. Benoit Cholet les détaille avec clarté et exhaustivité en analysant avec précision comment le chaman peut nettoyer le corps énergétique d’une personne.

Par son ouvrage, l’auteur ouvre ainsi une autre voie thérapeutique, une autre façon de voir la réalité de notre mal-à-dit.

Je souhaiterais m’attarder maintenant sur deux hypothèses que développe l’auteur qui, d’un point de vue thérapeutique, sont très intéressantes et rejoignent la Sophro-Analyse-Intégrative dans la compréhension des souffrances humaines et dans la façon dont on peut les « ré-informer ».

Les parasites de séparation

Beaucoup de nos blessures sont des blessures de relations car nous sommes des êtres reliés avant tout. L’auteur mentionne une prière des indiens Lakota qui remercient chacune de nos relations dans notre « cercle de vie ».

Beaucoup de traditions nous invitent à cultiver nos relations. Par exemple, la sagesse balinaise, à travers sa philosophie du Tri Hita Karana, nous rappelle les trois causes de notre bonheur, à savoir :

  • Etre en harmonie avec les Dieux
  • Etre en harmonie avec les êtres humains
  • Etre en harmonie avec la nature

C’est donc dans les déséquilibres dans ces relations que se trouve la cause de notre souffrance.

Dans les relations humaines, nous avons parfois l’impression que l’on nous vole notre énergie ou que nous sommes dans une relation toxique. Par nos filtres psychologiques, nous allons teinter nos relations de peur, de dépendance, de colère et, le plus souvent, c’est par manque d’amour, d’empathie ou de bienveillance ou de reconnaissance de qui nous sommes.

Les parasites énergétiques vont profiter d’une blessure émotionnelle par exemple pour venir se nourrir de cette énergie et cultiver chez leur hôte les comportements, les émotions et les actions générant cette énergie. D’où notre co-responsabilité dans les relations toxiques.

« Finalement, il serait juste de dire que nos parasites relationnels sont en fait des parasites de séparation » explique Benoit Cholet.

Je partage cette idée. Selon moi, la première source de notre mal-être réside dans notre croyance que nous sommes séparés. Nous vivons une première expérience de séparation lorsque notre âme transmet son énergie dans notre corps terrestre. Sur terre, nous revivons cette expérience de séparation lorsque nous sortons du ventre de notre mère. Et nous revivons, dans nos relations de travail, dans nos relations parentales, amicales ou amoureuses, les mêmes scénarios de séparation. Cela se transforme en croyance et façonne ainsi notre réalité, notre façon de voir le monde et les autres. Les parasites viennent se nourrir de cela nous faisant oublier que nous sommes tous reliés.

Le pardon

Nous vivons une époque formidable où l’on nous vend le bonheur comme un produit de super marché. Lorsque nous n’allons pas bien, nous souhaiterions que l’Autre vienne nous guérir si possible d’un coup de baguette magique et gratuitement ou presque. L’introspection, l’alchimie psychologique et la responsabilité sur sa propre santé n’ont plus le vent en poupe.

Cette remarque de vieux ronchon que j’assume met cependant en avant une question très pertinente pour un thérapeute. Quel est le mécanisme qui « guérit »  dans une thérapie ? La conscientisation de certains schémas cognitifs ou comportementaux ? La manifestation corporelle d’émotions inconscientes ? Une harmonisation du corps énergétique ?

Il n y a sans doute une pluralité de causes en jeu. La relation thérapeutique est d’ailleurs à elle seule un mécanisme à prendre en compte.

Dans un de ses développements, Benoit Cholet met par exemple l’accent sur la puissance du pardon. Et cela résonne d’autant plus en moi que c’est une notion fondamentale de la pratique de la Sophro-Analyse-Intégrative. Le pardon fait partie, avec le lâcher-prise, et l’expérience du moment présent des meilleurs atouts pour se défaire de notre souffrance humaine.

L’auteur pose donc la question des différents types de pardon, car si les parasites énergétiques ne semblent pas avenants et bienveillants au premier abord, ils viennent toutefois mettre en lumière les parties de nous qui sont encore dans l’ombre. Ces parties qui ont d’abord besoin d’être reconnues puis éclairées par l’Amour inconditionnel. Et quoi de mieux que le Pardon pour cela.

Comme il le rappelle, il y a trois formes de pardon :

  • Le fait de demander pardon
  • Le fait de pardonner à l’Autre
  • Le fait de se pardonner à soi-même

La dernière forme de pardon est sans doute la plus difficile. Que faudrait-il se pardonner ? Pour commencer, se pardonner d’avoir cru certaines choses qui n’existent pas. Se pardonner de croire que nous ne sommes pas légitimes à être aimé tel que nous sommes, se pardonner d’avoir cru que nous étions coupables d’une quelconque faute et que nous méritons certaines expériences de notre vie.

Prendre conscience de ses parasites énergétiques, conscientiser les blessures qui viennent les nourrir et y apporter le pardon sont, comme le souligne l’auteur, les clés de la réussite d’un soin chamanique.

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En conclusion, le livre de Benoit Cholet aborde de manière très pragmatique la facette thérapeutique du chaman en faisant appel à l’enseignement qu’il a reçu d’hommes-médecines rencontrés au cours de sa vie. C’est clair, très agréable à lire et d’une grande richesse pour l’esprit mais surtout pour le cœur. A lire pour voir une autre facette de la réalité en attendant le deuxième tome qui s’annonce tout aussi captivant.

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage de Benoît à cette adresse : https://www.helloasso.com/associations/pura-vida-social-club/collectes/les-parasites-energetiques-les-virus-de-l-esprit-editions-de-tout-du-tout

 

 

 

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