[Lecture] La légende de l’Aigle et du Condor (Arnaud Riou)

L’évolution de certaines sociétés occidentales face à la crise sanitaire du Covid m’a rappelé le mythe de l’Atlantide. Plus précisément ce qu’en dit la doctrine hermétique ou plus particulièrement l’interprétation qu’en a faite Edgar Cayce. Pour expliquer l’anéantissement de la civilisation atlante, ce dernier mettait en exergue la dualité extrême dans laquelle s’étaient enfermés les atlantes.

Les atlantes se sont peu à peu scindés en deux groupes : d’un côté les fils de Bélial et de l’autre les fils de la loi de Un.

En schématisant beaucoup, les premiers étaient matérialistes et guidés par le progrès technologique, les second spirituels, guidés par l’osmose avec la Terre et le Ciel.

En tant qu’âme incarné dans un corps terrestre, c’est l’entrée dans la matière qui a introduit la dualité. L’évolution de la société atlante et sa disparition nous éclairent sur les conséquences de cette dualité.

Arnaud Riou, dans son livre « La légende de l’Aigle et du Condor, apporte une autre pierre à l’édifice en nous contant ce mythe des peuples du sud.

« Il est dit qu’il y a un temps fort lointain, le Grand Esprit laissa couler deux larmes. De ces larmes naquirent la lune et le soleil. La lune enfanta le Condor et le soleil enfanta l’Aigle. »

Le Condor représente la face Yin de notre réalité et accompagne ceux qui s’ouvrent à la voie du cœur et de l’Ame. L’Aigle représente la force Yang et accompagnent ceux qui explorent la voie du mental et le savoir complexe.

Selon cette prophétie, l’Aigle et le Condor se partagent la gouvernance du ciel en alternant des règnes de 500 ans. Aujourd’hui est une période de transition. « Nous sommes au début du 5ème pachacuti, l’ère du Condor ». «  Nous nous sommes incarnés dans cette époque où le Condor et l’Aigle volent en même temps dans le ciel car nous voulons être les acteurs de cette transformation ».

Si nous faisons un rapprochement entre l’histoire atlante et cette légende, les fils du Condor s’apparentent aux fils de la loi de Un et les fils de l’Aigle aux fils de Bélial. Au regard de l’histoire de l’Atlantide et de sa chute finale avec l’engloutissement de Poseïdonis, on pourrait imaginer que cette période de transition engendrera le chaos.

Il n’y a qu’à observer l’extrême dualité dans laquelle nous avons sombré avec la gestion de la crise covidienne : division dans les familles, morts sociales pour certains individus, propagande médiatique, chantages, violences, etc.

Nous ne raisonnons plus qu’en mettant des étiquettes. L’un est pro quelque chose, l’autre est anti-quelque chose. Nous avons redéfini, parfois par peur, souvent par dogmatisme, ce qui est vrai et ce qui est faux, oubliant les nuances de la réalité.

En psychanalyse, nous parlerions de clivage et ce n’est pas pour rien que les souffrances psychologiques ont fortement augmenté ces deux dernières années.

Pour autant, faut-il sombrer dans le pessimisme ? N’y aurait-il pas encore une possible réconciliation entre les fils du Condor et les fils de l’Aigle ?

Arnaud Riou nous invite à sortir de cette dualité. C’est par cette voie que la transition à laquelle nous assistons pourra se faire sereinement. Il nous appartient de faire de cette crise, qui dépasse l’aspect sanitaire stricto sensu, une opportunité.

A travers son ouvrage, Arnaud Riou nous livre, pudiquement et avec beaucoup d’humilité, une partie de sa vie, de ses épreuves, de ses réussites comme de ses « échecs ».

Il nous rappelle que notre vie pourrait s’apparenter à une grande pièce de théâtre où chacun de nous joue un jeu d’acteurs. Et que nous sommes à même de changer nos postures en modifiant notre interprétation des choses.

« Notre a priori conditionne notre posture, notre posture conditionne notre résultat et notre résultat renforce notre a priori ».

Ainsi, en remettant en cause nos croyances et notre regard, nous modifions l’impact des évènements sur nous.

Car, comme le souligne l’auteur et qui est une clé en psychologie, « ce n’est jamais l’autre qui nous gêne, nous déstabilise ou nous harcèle, mais les parties d’ombres refoulées de notre propre personnalité qui ont besoin d’amour ».

C’est à un véritable travail alchimique auquel il nous invite. Mettre de la lumière sur nos parts d’ombre afin de les intégrer en nous et ainsi adopter une posture juste, une congruence entre notre âme et ses valeurs et nos actes. C’est par l’assurance de notre posture que nous vivrons mieux cette transition, pas en restant dans le mental, en contre argumentant face à une personne qui ne vit pas la même réalité.

L’arrivée de l’ère du Condor nous invite à une rétrospective. Qu’avons-nous accompli ces 500 dernières années ? La société dans laquelle nous vivons nous donne t-elle les moyens de nous épanouir en tant qu’âme incarnée dans un corps physique ?

Les religions actuelles n’ont plus autant d’impact à cause de leurs limites et leurs scories mais aussi parce que l’ère de l’Aigle les a caricaturées et a remplacé le dogme religieux par le dogme scientifique.

Et pourtant, il n y a jamais eu autant de personnes en quête de sens, de transcendance et d’un autre monde.

L’ère de l’Aigle nous a fait croire que la philosophie matérialiste et le consumérisme nous rendrait heureux. Il n’en est rien car nous nous sommes coupés d’une part de nous-même, cette part que l’ère du Condor fait ressurgir chez de nombreuses personnes.

« Pour vivre dans l’ère du Condor, nous aurons besoin de suivre notre intuition, d’écouter les signes de l’invisible, de dissoudre ce quatrième mur qui séparait passé et présent, ici et ailleurs, et nous laisser porter par la magie ».

Carl Jung a ouvert la porte avec son concept d’inconscient collectif. La physique quantique perçoit ce que les chamans et les guérisseurs savaient depuis longtemps. Nous sommes tous interconnectés. A nous de rester à l’écoute des synchronicités qui viennent s’inviter dans nos vies. A nous de faire vibrer l’Amour qui en nous pour que le monde vibre à nouveau cette énergie. C’est d’abord en changeant nous même que le monde pourra changer.

A nous aussi de faire converger les trois intelligences que décrit Arnaud Riou. L’intelligence vitale (le corps), l’intelligence émotionnelle (le cœur) et celle de l’esprit.

Interrogeons-nous encore sur ce qu’est la réalité, sur le sens de la vie, sur le monde invisible.

Quel sera notre futur ? Je suis persuadé que si l’on demandait à des personnes ce qu’elles imaginent pour le futur, elles répondraient voitures volantes, mégapoles lumineuses ou objets électroniques à profusion. Peu répondraient expansion de conscience vers d’autres dimensions, communion entre l’être humain et les espèces animales et végétales ou développement des facultés psychiques humaines.

 

C’est parce que les fils de l’Aigle nous ont persuadé que le futur était obligatoirement technologique et que le progrès devait aller inéluctablement dans ce sens. Il ne s’agit pourtant ici que de la projection d’une réalité souhaitée par certains, mais pas la seule. Notre futur sera celui que nous choisirons d’expérimenter.

Des ponts commencent à se construire entre les fils de l’Aigle et les fils du Condor. La physique quantique rejoint la psychanalyse jungienne, des scientifiques étudient les effets de la méditation sur le corps ou s’intéressent à l’intelligence des arbres. Nous reprenons conscience du vivant.

Dès lors, un futur où les fils de l’Aigle et du Condor s’entraideront pour redéfinir le réel et comprendre la nature humaine n’est pas utopique si l’on accepte de sortir de la dualité dans laquelle on souhaite nous enfermer.

Comme le conclut Arnaud Riou dans son remarquable ouvrage, nous sommes une génération de transition. A nous de transmettre à nos enfants le respect de la Terre et le concept d’une conscience humaine plus vaste. Cette transition invite les enfants de l’Aigle et du Condor à apprendre les uns des autres et non à s’opposer.

Nous ne pourrons y arriver qu’en cultivant la bienveillance, l’humilité, l’amour et la gratitude.

Merci à Arnaud Riou de nous l’avoir rappelé.

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