Le danger du stress à long terme

De plus en plus d’études indiquent que le stress chronique a des effets néfastes sur l’organisme et est même responsable de la destruction des neurones. Quels sont les outils pour limiter le stress ?

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On a souvent mis en parallèle le bon et le mauvais stress. Effectivement, dans certains cas, avoir un « coup de pression » permet de finir un rapport qui trainait sur le bureau ou bien d’avoir la force de sauver une personne en danger ou soi-même.

Mais si cette réaction archaïque est parfois utile, le stress engendré par le mode de fonctionnement de nos sociétés occidentales est néfaste pour nous.

La fonction principale du stress

Le corps humain a une fonction « Boost ». Il a hérité cela de ses lointains ancêtres. Face à un danger vital, le corps va libérer certaines hormones augmentant temporairement ses capacités et un circuit hormonal se met en marche. Les deux hormones les plus connues sont l’adrénaline et le cortisol, sécrétées par les glandes surrénales (aidées par l’hypophyse qui stimule, via l’hormone ACTH, les dites glandes !).

L’adrénaline va engendrer une augmentation du rythme cardiaque, une dilatation des bronches et d’autres mécanismes qui vont permettre au corps de dépenser plus d’énergie pour échapper au lion qui lui court après ! Le cortisol va, quant à lui, stimuler l’apport en énergie en transformant les gras en sucre. Tout est fait pour mobiliser le corps pour faire face à une situation potentiellement létale.

D’autres hormones sont à l’œuvre comme l’ocytocine ou la vasopressine.

En soi, cette réaction chimique et comportementale est donc bien pensée pour faire à un danger mettant notre vie en jeu. Le problème est qu’elle se déclenche aussi lorsque notre vie n’est pas en danger, le cerveau ayant encore du mal à faire le tri.

Le stress des sociétés modernes

Lorsque ces mécanismes hormonaux se déclenchent de manière chronique, il en résulte des dommages importants pour le corps. Ainsi, des études récentes ont démontré qu’un stress chronique pouvait même détruire nos neurones et pourrait être une cause de la dépression.

Beaucoup de personnes sont touchés par un stress chronique en France. Le travail, tel qu’il est organisé et géré depuis quelques décennies, est la principale source de stress. Pressions, harcèlement, surcharge de travail et autres plaisirs de notre quotidien au bureau ont un impact néfaste sur le long terme, d’où la quasi obsession des français de partir en vacances ! Heureusement qu’il y a cette échappatoire sinon, nous laisserions notre peau au bureau.

La journée type d’une personne est effrayante si l’on prend du recul : lever aux aurores (donc peu de sommeil), préparation des enfants, peur d’arriver en retard à l’école, bouchons sur les routes, course pour gagner encore quelques minutes, bousculades et promiscuité non choisie dans les transports en commun, peur d’arriver en retard au travail, pression de la hiérarchie à son arrivée, email ou coup de téléphone désagréables voire violents. Même parcours pour le retour à la maison avec la préparation du diner, des enfants, etc. Arrive enfin le soir où, à 22h00, elle peut enfin penser à elle et s’abrutir devant un film ou s’alarmer encore plus des nouveaux cas de Covid. Evidemment, pas d’endormissement avant minuit et réveil le lendemain à 6h30….


Certes, cet exemple mériterait des nuances mais il n’est pas si éloigné de ce que vivent beaucoup de personnes. Et après on s’étonne que le stress touche 9 français sur 10 !

Il serait peut-être temps de remettre en question le fonctionnement de notre société actuelle et trouver des solutions alternatives au risque de voir les maladies, que l’on nomme pudiquement « civilisationnelles », telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers ou Alzheimer, exploser dans les années à venir.

En attendant un réveil planétaire et des solutions moins orwelliennes, il revient à chacun de prendre les devants et de s’extirper de ce tourbillon de stress.

Les outils à notre disposition pour limiter le stress


Pas besoin d’études scientifiques pour savoir qu’il y a, a minima, trois leviers essentiels de base à la diminution du stress :

  • L’activité physique : Elle est primordiale pour l’être humain. Pas besoin d’être un fanatique du jogging non plus. Marcher en pleine nature lorsque c’est possible, faire du vélo, jardiner, s’étirer. Bref, même pour le plus fainéant d’entre nous, il est possible de bouger notre corps et d’éviter de rester toute la journée chez soi.
  • Le sommeil : Le dernier journal télévisé anxiogène ou la dernière série à la mode ne justifie pas que vous manquiez de sommeil. Prenez le temps de dormir la nuit (et avant 23h00 si possible), faites des micros siestes. Ecoutez simplement votre corps et prenez en compte les signaux qu’il vous envoie.
  • L’alimentation : Manger sainement. Faites la chasse à tous les produits industriels qui ruinent votre santé. Limitez le sucre, véritable fléau pour l’organisme. Faites vos propres jus de légumes ou de fruits.

A ces trois leviers évidents, auxquels pourtant nous dérogeons aisément, peuvent s’ajouter d’autres pratiques qui vont diminuer votre stress et créer une sorte d’imperméabilité aux agressions extérieures sur le long terme.

  • La respiration : comme évoqué dans un précédent article, privilégiez des moments de respiration consciente dans la journée. Pratiquez l’exercice que j’avais préconisé au moins une fois à deux fois par jour.
  • La méditation : s’intérioriser va augmenter à terme votre résistance au stress. Cela vous permettra de rester ancré et donc de mieux gérer les évènements extérieurs.
  • Les massages : le contact humain est fondamental. Contrairement à ce que prône l’idéologie de certains, qui rêvent d’une société sans contact, l’être humain a besoin de d’être touché. Les massages ont des vertus physiologiques avérées dans la gestion du stress. Si c’est difficile pour vous d’être touché par une autre personne, l’auto-massage (ou Do-In) est une bonne alternative.
  • La réflexologie plantaire a de très bons résultats sur le stress car elle permet d’agir sur plusieurs systèmes, comme l’endocrinien, et d’apaiser les symptômes rapidement.
  • La sophrologie est également un bon moyen de se recentrer et de changer de perspective sur notre vie.
  • La pleine conscience : ne faites plus les choses par automatisme. Peu à peu, prenez l’habitude d’effectuer les tâches les plus anodines en conscience. Changez vos habitudes lorsque vous vous lavez, mangez ou marchez. Profitez de ces moments-là pour être dans l’instant présent uniquement. Cela évitera à votre mental de partir dans ses spéculations sur le futur ou de ressasser les évènements du passé.
  • Supprimez les vecteurs extérieurs de stress : vous êtes un addict aux informations ? Eteignez votre téléviseur et mettez en pause les applications des réseaux sociaux. Vous serez ainsi moins touchés par les informations anxiogènes qui circulent de plus en plus.
  • L’amour : malgré la période, souriez à la vie, intérieurement et extérieurement. Allez à la rencontre des autres, aimez et laissez circuler cette énergie d’amour que nous avons en chacun de nous. Fait

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